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Dans un contexte immobilier en constante évolution, une réforme fiscale majeure vient bouleverser le paysage des locations de courte durée. En effet, le gouvernement français, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2024, propose des modifications substantielles visant à rééquilibrer le marché entre les locations touristiques et résidentielles longue durée. Cette initiative, qui cible spécifiquement les plateformes telles qu’Airbnb, suscite un intérêt particulier tant chez les investisseurs que chez les locataires. On fait le point avec Sébastien Retaux.

Un changement de cap pour les locations touristiques

La réforme envisagée par le gouvernement français vise à réduire l’attractivité fiscale des locations touristiques. En effet, le projet de loi prévoit de standardiser l’abattement fiscal à 40 % pour tous les types de logements locatifs, qu’ils soient meublés ou nus. Cette mesure marque un changement significatif par rapport au système actuel, où les abattements varient considérablement : 71 % pour les logements touristiques classés, 50 % pour les autres locations meublées, et 30 % pour les logements nus. Bien évidemment, cette uniformisation fiscale vise à atténuer les disparités et à encourager une distribution plus équitable des logements sur le marché.

De surcroît, une proposition d’amendement par des sénateurs cherche à aller plus loin, en abaissant la fiscalité des logements Airbnb à 30 %, avec un plafond de revenus maximal de 15 000 euros. Cette initiative reflète une volonté claire de réorienter le marché immobilier vers un modèle plus soutenable et moins orienté vers le tourisme de masse.

Vers une responsabilité énergétique accrue

La réforme ne se limite pas à des ajustements fiscaux ; elle intègre également une dimension écologique importante. Ainsi, dans un souci de cohérence avec la loi Climat et Résilience, l’interdiction de louer des logements énergétiquement inefficaces, les fameuses « passoires thermiques », sera étendue aux locations touristiques. Cette mesure, auparavant appliquée uniquement aux baux de longue durée, témoigne d’une prise de conscience environnementale grandissante. Effectivement, en imposant des normes énergétiques plus strictes, le gouvernement espère inciter les propriétaires à améliorer la performance énergétique de leurs biens, contribuant ainsi à une démarche plus durable dans le secteur immobilier.

Des exceptions notables

Il faut souligner que certaines catégories de logements touristiques échappent à ces nouvelles réglementations. Les maisons d’hôtes, les gîtes ruraux et les logements de ski, par exemple, conserveront leurs avantages fiscaux actuels. Cette distinction suggère une reconnaissance de la diversité des offres touristiques et une volonté de préserver certaines traditions et spécificités régionales.

Aussi, cette réforme, en redéfinissant les contours de la location touristique, ouvre la voie à une répartition plus équilibrée des logements sur le marché. Elle représente un pas significatif vers un modèle immobilier plus juste et plus respectueux de l’environnement, tout en tenant compte des spécificités locales et des besoins des différentes régions.